

Notre réflexion sur ce projet, le passage de l’ancienne à la nouvelle aile et la vocation particulière de l’école nous a menés aux symboles et aux différentes formes d’illustrations graphiques employés pour la communication… celles du passé et celles du présent, dans toutes les langues qui se lisent avec les yeux mais également dans la langue qui se lit avec les doigts.
Nous avons découvert les recherches du linguiste et consultant pour l’UNESCO, M. Éric Cattelain, auteur du livre J’écris la paix dans lequel il a répertorié 24 systèmes d’écritures souche, qui ont servi à la composition de plus de 600 alphabets à travers le monde. « En écrivant, chacun, chacune d’entre nous emprunte en effet le chemin des civilisations, le couloir du temps. »
Eric Cattelain, J’écris la paix, 2017, Unesco p. 4
Nous avons donc, comme des enfants, expérimenté et joué avec l’encre et le papier sur lequel nous avons laissé tomber près de 500 gouttes que nous avons photographiées pour y insérer, à partir d’outil numérique, un symbole des 24 systèmes d’écriture répertoriés par M. Cattelain.
Lorsque les gouttes tombent sur le papier, elles se croisent et, ou se superposent créant ainsi des cercles uniques qui communiquent entre eux. L’utilisation du cercle est inspirée des cercles de discussion, également appelés
« cercles de paix », issus des traditions des peuples autochtones d’Amérique du Nord. Le cercle est un symbole universel dont les significations se rejoignent dans toutes les cultures, en plus de représenter la communication, il représente aussi l’union, l’harmonie, l’universalité, il n’a pas de début ni de fin, c’est l’infini… Enfin, la terre elle-même nous ramène au cercle.

Dans une volonté de concrétiser nos recherches et de créer un lien avec notre culture Québécoise, nous avons demandé à Mme Suzanne Lebeau, dramaturge et autrice qui a dédié sa vie à la littérature jeunesse, d’écrire une phrase poétique qui marque le passage des enfants dans l’école Bois-Joli/Sacré Cœur.
« Où conduit donc ce chemin que tissent la terre sous mes pieds
l’eau et le feu dans mes veines le vent comme un désir fou de connaître ? »
Suzanne Lebeau
La phrase est écrite en braille Latin sur les deux murs du passage. Le braille est un moyen de communication important pour les non-voyants et dont la forme circulaire, au touché est un code employé par la majorité des langues parlées de notre époque. Chacun des mots du poème est représenté par des gouttes d’encre de teintes différentes, imprimées sur un verre posé sous une demi-sphère semblable à une loupe et encastrée dans le mur afin de représenter la forme tactile du braille.

Art public, Installation publique